Chez l’insomniaque chronique peut s’installer une véritable angoisse du sommeil, qui apparaît dès la tombée de la nuit, lorsque tous les signaux annoncent que l’heure du coucher est proche. Mais cette angoisse du sommeil peut également provenir de traumatismes répétés durant la période nocturne. La peur du sommeil se traduit alors par une véritable angoisse face à l’éventualité d’une nouvelle nuit blanche ou face à la crainte que de tels événements traumatisants surviennent à nouveau. Comment mettre fin à ce cercle vicieux et retrouver le sommeil ?
Traiter l’angoisse du sommeil en inversant les signaux d’un conditionnement négatif.
L’ angoisse du sommeil apparaît parce que le cerveau associe l’heure du coucher à une situation angoissante, quelle qu’elle soit : peur d’une nouvelle nuit blanche, rappel d’une crise d’angoisse la nuit, souvenir d’un événement pénible survenu en pleine nuit, comme un coup de téléphone annonçant une mauvaise nouvelle. Ainsi, tous les signaux généralement liés au sommeil sont désormais reliés à l’éveil. Le cerveau éprouve le besoin de rester en alerte au lieu de s’apaiser. Or, un cercle vicieux va rapidement s’installer, car l’absence de sommeil réparateur nuit à la qualité des journées, entraînant une dégradation de la santé physique et du moral, et empêchant à nouveau de bien dormir le soir venu.
Pour renouer avec un sommeil apaisant, il est important d’opérer un déconditionnement des indices à l’origine de cette angoisse répétée mais aussi de régulariser les rythmes biologiques. Souvent, l’ angoisse du sommeil est renforcée par l’adoption d’attitudes inadéquates: transformation de la chambre en un champ de bataille où s’amoncèlent télévision, téléphone, ordinateur, dossiers de travail, la personne sujette à une angoisse du soir espérant se changer les idées par ces différentes activités, lesquelles ne font au contraire que renforcer l’état d’alerte et d’éveil de l’organisme ; augmentation du nombre d’heures passées au lit en espérant parvenir à dormir ; ruminations et pensées stressantes.
Pour ne pas désynchroniser l’horloge biologique, il est important d’aller se coucher à heure fixe, et de se lever à des heures régulières, en dépit de la survenance d’une quelconque angoisse le soir. Cette contrainte est incontournable pour réaccoutumer l’organisme à un sommeil normal, et lui permettre à terme de s’endormir vite, sans sombrer dans l’anxiété nocturne. Bien sûr, il n’est pas évident de mettre un terme du jour au lendemain à cette angoisse du sommeil. Il convient de rétablir un comportement adéquat, permettant d’ avoir un bon sommeil : éviter toutes les activités stimulantes dans la soirée, bannir les excitants à partir de 15 heures, prendre un diner léger, réserver sa chambre au sommeil et aux activités sexuelles, pratiquer une activité physique dans la journée uniquement, aérer sa chambre et la maintenir dans une température fraîche, n’excédant pas 16 à 18°.
Au moment d’aller se coucher, une musique pour dormir, douce et apaisante, permettra de se détendre, en mettant de côté les angoisses de la journée et celles installées depuis longtemps. Des exercices de relaxation peuvent également être pratiqués pour apaiser l’ angoisse du sommeil. Enfin, au lieu de se tourner et se retourner indéfiniment dans son lit, mieux vaut adopter une bonne fois pour toute la position pour bien dormir, celle dans laquelle tous les muscles du corps sont relâchés et dans laquelle la personne se sent en sécurité et en confiance pour s’endormir sereinement.